Frédéric Lerner à la Cigale

A BORDEAUX, où nous sommes allés le découvrir, Frédéric Lerner ne donnait que le sixième concert de sa vie. Il lui a pourtant suffi de sa première chanson pour que ses fans exultent. Il est vrai que « Si tu m'entends » a été l'un des tubes de l'été (400 000 singles vendus). Ce soir, à la Cigale, il affronte le Tout-Paris. Rencontre avec une révélation en quête de consécration...

Il paraît que vous avez d'abord failli devenir footballeur puis acteur.
Frédéric Lerner.
C'est vrai. J'ai fait des débuts prometteurs avec l'équipe de Viry-Châtillon, mais je ne supportais pas de jouer si je n'avais pas le numéro 10. Ensuite, il y a eu le cours Florent. Le cinéma m'attirait beaucoup, mais les castings à cent cinquante candidats, je n'avais ni l'audace ni le tempérament.

Votre première guitare, vous avouez que c'était juste pour draguer.
Plus exactement, c'était à la fois pour draguer et me cacher. Je suis plutôt du genre timide, d'une nature à ne jamais être satisfait de moi.

Il semble pourtant que vous ayez déjà pas mal de fans.
Je sais que, de Douai à Marseille, il y en a quelques-uns qui m'ont suivi à chaque concert. Moi aussi, j'ai été fan, de Platini ou de Michel Berger, par exemple. C'est un phénomène étrange. Gratifiant tant qu'on en reste maître.

On dit que vous êtes venu à la chanson par hasard.
C'est vrai. Un ami m'a un jour fait écouter une chanson, « Cybelia », dont je suis tombé fou amoureux. Je suis allé dans les pianos-bars pour la défendre. Puis j'ai signé avec un producteur avec lequel je n'étais pas du tout sur la même longueur d'ondes. Par chance, il y a eu, ensuite, Jean-Claude Camus. J'avais un ami commun avec sa fille, Isabelle. C'est elle qui a fait écouter ma cassette à son père.

Etre produit par Jean-Claude Camus, cela doit créer des jalousies.
Je ne peux pas dire que j'ai été accueilli par le « métier » avec une tendresse énorme. Les deux seuls qui m'aient vraiment tendu la main, ce sont Sardou et Hallyday. Comme ce sont les deux plus grands, j'aurais mauvaise grâce de me plaindre.

Propos recueillis par Alain Morel leparisien.com , lundi 22 octobre 2001, 8h00